💡La citation de la semaine
“Si la Chine éternue, le reste du monde tombera-t-il malade? La couverture de survie apportée par la Chine à l'économie mondiale au cours des deux dernières décennies est en train de disparaître.” - John Authers, journaliste financier
L’actu des investissements
🇺🇸 🏦 La Fed envisage une nouvelle hausse de ses taux directeurs. En cause, des incertitudes concernant l'inflation.
Les taux américains pourraient faire l’objet d’une nouvelle réévaluation à la hausse en raison des inquiétudes liées à l'inflation, d’après le dernier compte-rendu de la réunion de politique monétaire de la Fed. En juillet, les débats autour de la décision d’augmenter les taux directeurs d’un quart de point soulignaient déjà la nécessité d'être vigilant face à la hausse des prix, certains participants évoquant un potentiel “resserrement supplémentaire de la politique monétaire”. (Les Echos)
Même si tous reconnaissent la nécessité de s'attaquer à cette inflation dont le niveau atteint des records, le fait est qu’il subsiste des doutes quant aux effets cumulés des précédents resserrements de la politique monétaire. Malgré un relatif consensus sur la hausse des taux, certains participants ont émis quelques réserves, suggérant au comité d’éviter une nouvelle hausse, le temps de mesurer l’impact des précédentes sur l’économie.
⭐Un léger rebond. Le cours de l’or connaît une petite reprise par rapport à son plus bas niveau depuis cinq mois, alors que le dollar et les rendements obligataires ont reculé. Une reprise en demi-teinte, puisque le précieux métal jaune reste sur la voie d’un déclin hebdomadaire. L’or a en effet augmenté de 0,2 % pour atteindre 1 892,30 $ l'once vendredi, juste après avoir touché son point le plus bas depuis la mi-mars la veille.
Pendant ce temps, le cours de l’argent a augmenté de 0,4 % pour atteindre 22,78 $ l’once. Le platine a également augmenté de 0,6 %, atteignant 894,72 dollars, et le palladium a gagné 0,4 %, atteignant 1 221,48 dollars. Une hausse de courte durée pour le platine et le palladium, qui devraient tous deux être en passe de connaître des baisses hebdomadaires.
🇨🇳 Incertitudes économiques en Chine. Les dernières données économiques publiées par la Chine pour le mois de juillet n'ont pas été à la hauteur des attentes. Des inquiétudes se cristallisent autour de l'inflation en raison de la sous-performance de ses principaux indicateurs. L’absence de chiffres concernant le chômage des jeunes, un groupe qui a connu un taux de chômage record au cours des derniers mois, n’est d’ailleurs pas passée inaperçue. Les statistiques ont également mis en lumière les défis du secteur immobilier. (Capital)
Plusieurs indicateurs sont au rouge, si l’on se fie aux prévisions publiées par Reuters:
- des ventes au détail qui ont augmenté de 2,5 %, en deçà de l'augmentation prévue de 4,5 %,
- une production industrielle à +3,7 %, un chiffre bien au-dessous des 4,4 % de croissance prévus,
- des investissements en actifs fixes qui affichent +3,4 % au cours des sept premiers mois de l'année, marquant un écart de 0,4 point par rapport aux prévisions.
Mais c'est l'absence de données sur le chômage des jeunes qui a vraiment retenu l'attention. La tranche d'âge des 16-24 ans a connu un taux de chômage bien supérieur au taux de chômage global, atteignant 21,3 % en juin.
📉 Des perspectives en berne. Nomura Holdings Inc. a revu ses prévisions à la baisse pour la Chine. Alors qu’elle misait sur une croissance de 5,1% cette année, Nomura Holdings Inc. table aujourd’hui sur 4,6% en raison des défis actuels auxquels la Chine doit faire face. Une prédiction à la baisse, due à une "spirale infernale" tirant l’économie chinoise vers le bas. (Bloomberg)
Dans la même lignée, d'autres géants financiers ont également ajusté leurs perspectives quant aux perspectives de croissance pour la Chine. Morgan Stanley a récemment révisé sa projection pour 2023 à 4,7%, tandis que JPMorgan Chase & Co. mise sur 4,8%.
🌏 Les marchés mondiaux s'effondrent face à la crise chinoise. Les marchés du monde entier ont été confrontés à une vague de liquidation en raison des inquiétudes croissantes concernant la situation économique chinoise et la hausse des taux d'intérêt mondiaux. Ce repli a affecté divers actifs à risque, notamment les actions européennes, les actions asiatiques et les cryptomonnaies. (Bloomberg)
L'indice de référence Stoxx 600 a reculé de 0,4 %, marquant sa troisième baisse hebdomadaire consécutive. Dans le même temps, le marché des actions asiatiques a connu une forte pression, les indices boursiers du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud affichant tous des pertes.
🇬🇧 Les inquiétudes concernant l'inflation au Royaume-Uni s'intensifient. Le taux d'inflation annuel des prix à la consommation a reculé à 6,8% en juillet, contre 7,9% en juin. Cette baisse est notamment attribuée à la baisse des prix de l'énergie. (Reuters)
Cependant, si l’on exclut les prix de l’énergie et de l’alimentation, le taux d’inflation de base continue de plafonner à 6,9%, soit le même niveau qu’en juin.
🇷🇺 🏦 Au bord de la collision. La banque centrale de Russie a pris des mesures urgentes pour faire face à la dévaluation du rouble et à l'inflation galopante, en augmentant les taux d'intérêt de 350 points pour les porter à 12%. Le rouble a connu une forte baisse, frôlant les 102₽ pour un dollar, suscitant de nombreuses inquiétudes. (Les Echos)
La Banque a déclaré que son relèvement d'urgence des taux mardi visait à "limiter les risques pour la stabilité des prix" alors que "la pression inflationniste s'intensifie”. L'inflation a en effet atteint en moyenne 7,6% sur les trois derniers mois (7,1% sans prendre en compte les variations saisonnières).
🤒 Crise bancaire. L'agence Fitch Ratings a mis en garde contre la possibilité d’une baisse de la note d’une dizaine de banques américaines, y compris des acteurs majeurs comme JPMorgan Chase. Une nouvelle dégradation de la note globale du secteur pourrait conduire Fitch à revoir les notations de plus de 70 banques américaines. (Les Echos)
Une telle décision pourrait augmenter les coûts d'emprunt des banques et influencer leurs contrats. L'incertitude entourant les taux d'intérêt et les éventuels défauts de paiement feront partie des facteurs clés pour décider de leur sort.
📸 L’image de la semaine
Opinion
🤔 "En tant que deuxième économie mondiale, la question se pose : le reste du monde peut-il prospérer si la Chine est en difficulté ?" Pour la faire courte, la réponse est : à long terme, pas tellement. (Bloomberg Opinion)
"L'alarme tirée par les responsables de l'Occident est assourdissante. La secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, a déclaré que la crise chinoise était un ‘facteur de risque' pour l'économie américaine, tandis que le président Joe Biden a évoqué une 'bombe à retardement'. Bloomberg Economics estime que ces craintes sont exagérées et que le ralentissement contenu de la croissance chinoise n'aurait qu'un "impact limité sur l'économie américaine", écrit John Authers.
Ce qui se passe dans le monde
🤝 Rencontre historique entre les États-Unis, le Japon et la,Corée du Sud. Alors que les tensions géopolitiques s’intensifient, le Président Joe Biden a accueilli le Premier Ministre japonais Fumio Kishida et le Président sud-coréen Yoon Suk Yeol à Camp David pour un sommet trilatéral. Ce sommet marque un tournant dans leurs relations, en particulier entre la Corée du Sud et le Japon, qui ont toujours été marquées par des tensions liées aux actions passées du Japon dans la péninsule coréenne. (France Info)
Ce sommet est symbolique de l'alignement accru entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud face à l'assertivité militaire de la Chine et à ses stratégies économiques. Malgré des préoccupations communes, des divergences subsistent quant à la manière dont chaque allié est prêt à affronter la Chine. Le sommet devrait déboucher sur une coopération militaire et stratégique.
🇦🇷 Bouleversement lors des élections primaires en Argentine. Revirement surprenant lors des élections primaires en Argentine: les électeurs ont malmené les forces politiques établies dans le pays en imposant Javier Milei, membre du Parti Libertarien, comme favori avec 30,5% des voix. Un choix qui bouleverse les prédictions et fait un pied-de-nez à la fois le bloc d'opposition conservateur et à la coalition péroniste au pouvoir. (Reuters)
Selon les résultats préliminaires de 90% des bulletins, Milei a pris une avance inattendue avec les blocs d'opposition conservatrice à 28% et la coalition péroniste en troisième position à 27%.
Ce bouleversement majeur dans le paysage politique témoigne d'une insatisfaction générale face à l'inflation galopante et à la tourmente économique. L’approche audacieuse de Milei, en tant qu'outsider, trouve un écho particulier auprès de la jeunesse.
🇿🇦 Sommet des BRICS. L'Afrique du Sud se prépare à accueillir un sommet crucial pour les BRICS, mettant en lumière la volonté de contrer la dominance occidentale, et tout en naviguant à travers des divisions internes. Cette rencontre accueillera au moins 40 chefs d'État, dont Cyril Ramaphosa, Xi Jinping, Narendra Modi et Luiz Inacio Lula da Silva. Vladimir Poutine y assistera virtuellement pour éviter une potentielle arrestation pour crimes de guerre. (Bloomberg)
En gardant à l’esprit les enjeux financiers actuels, ce sommet sera l’occasion de discuter de l'utilisation moins fréquente du dollar américain pour les paiements internationaux. Des événements récents, tels que la hausse des taux d'intérêt américains et les changements géopolitiques, ont conduit à des débats sur l'utilisation des monnaies nationales pour le commerce et la mise en place d'un système de paiement partagé.
La Nouvelle Banque de Développement devient un acteur clé pour renforcer la collaboration économique entre les nations des BRICS. Avec une augmentation de 56% du commerce bilatéral en cinq ans, la NBD vise à faciliter les transactions et les prêts en monnaies locales.
Et enfin…
🧊 Des nouvelles fraîches de notre Histoire. Des chercheurs ont prouvé l’existence d’une ère glaciaire dans l'Atlantique Nord, survenue il y a environ 1,1 million d'années et ayant duré près de 4 000 ans. Comparable aux récentes ères glaciaires, cette dernière s'est avérée fatale pour les premiers hommes vivant alors en Europe, que l'on pense être des Homo erectus. Ces derniers ont disparu en raison de la rareté de la nourriture et du froid extrême. (Reuters)
L'anthropologue Chris Stringer, co-auteur de l'étude publiée dans Science, a déclaré : "Il y a probablement eu une extinction complète des premiers hommes en Europe, peut-être pendant un temps considérable. C’est une toute nouvelle population qui y est finalement revenue."
Bien que le bilan exact de cet événement reste incertain, les estimations suggèrent que la population des premiers hommes en Europe à cette époque était relativement faible, probablement de l'ordre de plusieurs dizaines de milliers.
A la semaine prochaine!